Jan BLANC
Professeur ordinaire, Université de Genève
Quelques années après la mort de Rembrandt, le peintre hollandais a été décrit par son compatriote, le poète Andries Pels, comme le « premier hérétique de l'art de la peinture ». La plupart des historiennes et des historiens de l’art ont vu dans cette critique l’expression des goûts classiques de Pels. Jan Blanc propose plutôt, dans le sillage d’un ouvrage récemment paru, d’y voir comme le révélateur de la singularité artistique et biographique de Rembrandt, qu'il propose d’explorer à travers le concept d'originalité, qui a pris de l'importance depuis la Renaissance et a été un point central dans la Querelle des Anciens et des Modernes, qui allait éclater en France peu de temps après la mort du maître néerlandais. En affirmant son originalité et en critiquant les règles établies, Rembrandt a posé les bases d'une nouvelle conception de la peinture. Ce faisant, il s'est inséré de manière polémique dans les débats artistiques de son époque, en affirmant la nécessité faussement paradoxale d’être imité tout en étant inimitable.
Jan Blanc est professeur d’histoire de l’art des temps modernes (XVe-XVIIIe s.) à l’Université de Genève. Spécialiste des théories et des pratiques artistiques dans le nord de l’Europe (Pays-Bas, France et Angleterre), principalement aux XVIIe et XVIIIe siècles, il a récemment publié une monographie sur la peinture d’histoire britannique du XVIIIe siècle (2020), un essai sur la « nature morte » hollandaise du XVIIe siècle (2020) et un livre sur Rembrandt et l’originalité artistique au XVIIe siècle (2023).
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